Dans l’univers des ressources humaines persiste cette tendance, faute de moyens -mais pas que-, qui consiste à ignorer les candidats refusés, à les sortir du scope, des personas. La légende veut qu’ils n’existent que pour suivre une finalité unilatérale : postuler. Et donc, une fois sortis du processus de recrutement, les postulants se retrouvent sans forme d’existence, sans sens logique. Comme s’ils disparaissaient. Indéfiniment.
Sauf que non.
En lisant vos annonces, en se projetant dans votre société, en préparant son argumentaire, le candidat développe un certain attrait, une relation avec l’entreprise. Un lien, qui, dans sa psychologie, est forcément réciproque. Donnant-donnant. Car postuler, c’est avant tout donner de soi, de son temps, sous trois formes très distinctes :
- La préparation
- L’exécution
- L’attente
Et contrairement aux apparences, l’entreprise qui reçoit la candidature n’est pas uniquement engagée que lors de la phase d’attente. Elle est responsable dès les prémices de la candidature, par son image, qui va véhiculer certaines valeurs avec lesquelles le candidat pourrait s’identifier, s’affilier. Elle va attiser atmosphère, un cadre, des avantages, des missions. Une vision souvent idyllique visant à pousser à la candidature, babyfoot, hamacs et abonnements Spotify compris.
Lors de la préparation, le discours est un discours de vente : venez comme vous êtes / nous n’attendons que votre candidature / nous allons changer votre vie.
Tant d’avances qui, par défaut, créent un rapprochement quasi personnel avec le candidat. Une évidence, un coup de foudre fabulé dont l’issue ne s’avérera idyllique que pour un seul candidat – la clause écrite en minuscule en fin de contrat. L’immense majorité des autres postulants, eux, jongleront entre déception, indifférence, et rancœur.