7 fausses tendances RH qui n’arriveront pas en 2023
Juste là, bien au chaud entre les parts de galette, les abonnements à la salle de sport perdus d’avance et les régimes de 2 semaines, oui, ici, il demeure un cliché du nouvel an qui ne veut (vraiment) pas lâcher prise : les fameuses prédictions sur les tendances de l’année.
Du coup… vu que c’est obligé… et si on respectait la tradition, mais avec un twist ?
On pense souvent que l’exercice de l’anticipation de l’avenir demande une expertise absolue. Un peu comme le financier habile qui va pouvoir prédire le marché à l’aide de micro-signaux, et coiffer tout le monde au poteau en investissant là où personne n’oserait poser un franc CFA.
En réalité, dans un domaine comme les ressources humaines (qui réussit l’exploit d’être à la fois figé dans un marasme indéboulonnable sur certains sujets et en constante révolution sur d’autres), on l’avoue avec un poil de mauvaise foi, mais toutes les prédictions sonnent souvent comme étant assez creuses. Comme si elles étaient possibles peu importe l’année anticipée en fait.
Donc c’est chiant 9 fois sur 10.
Ce qui n’est pas chiant par contre, c’est la liberté de dire (et d’écrire) n’importe quoi.
Alors en l’espace de quelques paragraphes, on va lancer l’année dans la confusion et l’amusement en vous proposant 7 tendances qui, on l’imagine, n’ont quasiment aucune chance d’arriver en 2023.
Ou alors si elles prennent vraiment forme, ce sera enfin le signe que l’on attendait pour lancer notre secte.
Elon Musk va lancer son propre syndicat : la CGTP
C’est sûr, cela fera grand bruit car personne ne l’aura vu venir.
Mais fatigué de devoir constamment tuer dans l’oeuf les tentatives de ses employés d’améliorer leurs conditions de travail, Elon Musk aura l’idée du siècle en 2023 : créer son propre syndicat en hackant définitivement l’union game.
Habilement nommé la Confédération Générale du Travail Perpétuel, le mouvement ouvrier du nouveau boss de Twitter tirera son essence d’un concept ultra simple : travailler tout le temps, sans discontinuer, sans s’arrêter, et ce jusqu’à la prochaine vague de licenciements.
Les appels à la grève existeront mais seulement pour demander plus d’heures non payées. D’ailleurs on ne parlera pas de “grève” à proprement parler, mais davantage d’”accélération substantielle du rythme de travail sans stimulus financier en contrepartie”.
Taux de probabilité : 70%, il parait que Kanye West est déjà en studio en train de sampler l’Internationale.
La conséquence : cela pourrait inspirer énormément de grands patrons.
Le minitel va redevenir tendance et il faudra forcément avoir son site carrière en 3615
Les efforts pour atteindre la sobriété énergétique prendront un virage plus que particulier en 2023, si bien qu’une vague inattendue de nostalgie sera à l’origine de l’adoption de technologies jugées jusqu’alors désuètes.
Une opportunité en or pour le minitel.
Même si personne ne l’a vraiment connu, le grand-père d’internet fera son retour et deviendra un réel enjeu de marque employeur pour les entreprises.
On oublie les pages Welcome To The Jungle, les sites sur Notion et les plateformes dédiées aux candidats : d’ici quelques mois, il n’y aura rien de plus tendance que de renvoyer ses prospects vers son 3615, afin qu’ils obtiennent toutes les infos dont ils ont besoin… ligne après ligne.
Taux de probabilité : 3%, mais on y croit.
La conséquence : le minitel ne reviendra clairement pas seul, et ses potes le bipeur Tam-Tam, les cassettes VHS, Hugo Délire et les Tamagotchis feront eux aussi leur retour en 2023, apparemment.
Une nouvelle série Netflix “RH coeurs à vifs” rendra le métier de recruteur sexy
Après avoir rendu populaires les échecs, les gangsters de Birmingham et les jeux de récré Sud-Coréens, Netflix va encore une fois réussir à changer le regard de la société grâce à une série à succès.
Montée dans un style qui mêle The Office à… The Walking Dead, la série narre les aventures de plusieurs salariés coincés dans un univers post-apocalyptique sans foi ni loi.
Après plusieurs années de chaos, seuls les collaborateurs travaillant dans les ressources humaines ont su se préserver pour survivre, au prix d’immenses sacrifices.
Le script d’un épisode au hasard :
“Acculé par le gang des gestionnaires de paie, le groupe des recruteurs se regroupe pour planifier une contre-attaque dans la cantine afin de sécuriser l’accès aux réserves de purée Mousline. Pendant ce temps, Sylvie la DRH est retrouvée assassinée, couverte d’une centaine de coups de tampons encreurs “Payé le 11/03/2011””.
Taux de probabilité : 0,1%, faut pas pousser quand même.
La conséquence : on notera un boost de 5000% d’inscriptions dans les filières RH.
Les entretiens sur Fortnite deviendront la norme
Oubliez le métavers, les casques de réalité virtuelle et le rêve d’un monde où un clone de Club Pingouin est considéré comme une innovation de haute technologie.
En 2023, rien ne sera plus in que les entretiens passés directement sur Fortnite.
Après tout, le jeu d’Epic Games représente le cadre parfait pour évaluer et sélectionner les candidats. Car voilà, il s’agit quand même d’un battle royale où 100 participants s’affrontent pour obtenir la plus convoitée des récompenses : être le dernier survivant.
Cela ne vous rappelle rien ?
Au départ c’était censé être une blague, puis finalement on vient de se rendre compte QUE CA EXISTE VRAIMENT.
Le concept
- Un poste.
- 100 candidats.
- Une partie privée de Fortnite.
- On remplace les powerups par des tests d’aptitude.
- Les joueurs s’affrontent en se challengeant sur leurs compétences.
- Le dernier debout (et psychologiquement stable) est engagé.
Taux de probabilité : 50%, on regrette déjà avoir lancé l’idée.
La conséquence : tous les RH de plus de 40 ans ont déjà posé leur dem’ + quelqu’un a déjà piqué l’idée pour aller la pitcher à la BPI.
Le CIO adoptera le ghosting comme nouveau sport officiel pour les jeux 2024
À la suite d’un malentendu (un haut fonctionnaire qualifiera le ghosting de “sport national”, ce qui sera repris littéralement par un membre du CIO), le fait de couper court aux communications (dans le sens entreprise > candidat ou candidat > entreprise) sera célébré à travers une épreuve officielle lors des prochains jeux à Paris.
On ne va pas donner de noms pour ne pas gâcher l’ambiance de début d’année, mais certaines entreprises profiteront de l’aubaine pour envoyer plusieurs délégations de spécialistes absolus en matière de ghosting, permettant à la France d’orchestrer une razzia totale sur les médailles en jeu.
Les épreuves : ghosting recruteur / ghosting candidat / ghosting en double / ghosting avec obstacles.
Taux de probabilité : t1%, mais uniquement parce que l’audience TV va être difficile à aller chercher.
ChatGPT deviendra l’ennemi n°1 des recruteurs
Alors qu’on pourrait penser que l’intelligence artificielle dont tout le monde a parlé en 2022 pourrait grandement faciliter le quotidien des recruteurs, en fait, en 2023, c’est les candidats qui abuseront de la technologie d’OpenAI… au plus grand désarroi des équipes RH.
En effet, les postulants vont vite se rendre compte qu’il est possible de facilement sortir du lot en demandant à l’outil de rédiger des lettres de motivation percutantes, des CV parfaitement optimisés, ou des portfolios bidons qui vendent du rêve.
D’un seul coup, les entreprises se retrouveront donc inondées de candidatures incroyables qui ne pourront plus être filtrées. Tout ceci faisant exploser le time to hire, ainsi que les budgets.
Taux de probabilité : 80%, on ne veut pas vous faire peur, mais… disons qu’il va falloir se préparer.
La conséquence : 2023 sera l’année du Bizarro World, un monde à l’envers où les candidatures les moins quali seront considérées comme les meilleures, étant donné qu’elles seront les plus sincères.
YAGGO va lancer sa propre monnaie virtuelle accompagnée d’une collection de réponses personnalisées en NFT
À la base, le token ¥AGGOCOIN ($YGC) a été créé comme une blague un peu obscure visant à se moquer des dérives d’une certaine finance décentralisée.
Sauf qu’un tweet inattendu du YouTuber Hasheur, annonçant l’envolée du cours “to the moon”, va d’un seul coup donner une visibilité improbable à la monnaie qui ne reposait sur rien.
Pour battre le fer pendant qu’il est chaud, il sera décidé d’éditer les 100 meilleures réponses personnalisées de l’année en une collection de NFT vendus 10.000€ pièce. Des sommes servant à financer le PEL du CEO des associations d’aide aux chômeurs de longue durée.
Taux de probabilité : -1000%, comme la valeur de la cryptomonnaie après une semaine.
En 2023, il y aura 12 mois dans l’année
Beaucoup plus sérieusement, il existe quand même quelques indicateurs qui peuvent permettre d’avancer quelques prédictions pour 2023, mais sans trop se mouiller :
- Même si tout n’est pas parfait, le monde du recrutement progresse clairement vers plus de bienveillance, plus de transparence, et plus de considération. Ainsi, on peut d’ores et déjà miser sur une multiplication des entreprises prenant conscience de l’importance de l’expérience candidat pour bien recruter et s’affirmer sur un marché en tension.
- Même son de cloche du côté des candidats : la montée en puissance d’un certain empowerment fait que les postulants n’accepteront plus de travailler pour n’importe qui. Et ce bouleversement a un impact direct sur énormément de procédés RH qui restent hyper répandus aujourd’hui (tabous sur la rémunération, priorisation des volumes, entretiens déséquilibrés…)
- Enfin, côté outils, il est toujours ultra difficile d’anticiper les réactions sur le déploiement de telle ou telle technologie, mais historiquement, aucun service “novateur” n’a jamais réussi à s’imposer auprès du grand public. Ni le sans-CV, ni la vidéo, ni le métaverse. Ce qui nous attend pour 2023 a donc pas mal de chances de demeurer dans un marché de niche. Du moins dans un premier temps.
Du coup, est-ce que l’on peut vraiment apprendre quelque chose en regardant vers l’avenir ?
En vrai, oui.
On peut partir du constat que rien ne bouge jamais vraiment pour consolider ses bases, blinder ce qui a toujours été et sera toujours d’actualité : les rapports simples et sincères d’une entreprise à un candidat.
Et honnêtement, si tout le monde décidait de commencer 2023 avec cette simple résolution, on aurait sûrement droit à une année hors du commun.
Tout le monde le sait, Perceval et Karadoc sont deux génies incompris. Autant s’inspirer d’eux si on veut réussir dans la vie.
Les entretiens d’embauche… vus par le cinéma. Cela ne peut que mal finir, non ? Pour en avoir le coeur net, on suit le lapin blanc.
Et si on arrêter de parler à la place des Gen Z et on les laisser plutôt nous dire directement ce qu’ils attendent en matière de recrutement ?
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