Les vocaux de … [Ep.34] Rassam Yaghmaei (Ex-Doctolib) : une communauté d’alumni pour un offboarding réussi

INÈS

Salut Rassam, j‘espère que tu vas bien. Merci d’avoir accepté mon invitation à venir dans les vocaux de YAGGO. Je voulais parler avec toi aujourd’hui de la communauté d’alumni Doctolib que tu as créée avec d’autres personnes.

Je voulais commencer par le début : Dans quel contexte ? Comment avez-vous décidé de créer de façon formelle une vraie communauté d’alumni ?

RASSAM

Merci Inès de m’avoir invité pour parler sur le sujet. C’est un sujet qui me tient à cœur. Doctolib c’est une start-up qui est devenue une scale-up. Moi, je fais partie de ceux qui l’ont vue grandir et ça recrute beaucoup en scale-up. Et j’ai vu beaucoup d’anciens et historiques partir en même temps.

On s’est posé la question de comment maintenir cette communauté puisqu’il y avait un rapport d’affection et d’émotion très fort entre nous. On s’est posé la question : qui allait lancer ce bureau ? Et instinctivement, on voulait avoir un petit groupe de pionniers représentatifs de l’ensemble de la boîte, donc : Sales, RH, opérationnel et c’est comme ça qu’avec les cinq membres du bureau, on a eu l’accord de Matthieu Birach, le DRH, pour lancer la communauté.

INÈS

Une fois que tu as pris la décision de monter quelque chose, que tu as trouvé ton équipe de motivés, que tu as eu l’autorisation, comment ça se passe pour prendre contact avec les anciens et créer quelque chose de concret ?

RASSAM

C’est une phase importante parce qu’on s’est dit qu’on avait l’initiative, on sait où on veut aller, mais qui est-ce qu’on met dans ce groupe et comment on communique avec eux ?

Donc le canal de communication, c’était la première question qu’on a dû se poser. Et très vite Slack, LinkedIn et Whatsapp sont venus dans le triptyque de tête, et on s’est rendu compte d’un truc plutôt chouette c’était que sur Slack, il y avait déjà une communauté existante d’alumni de Docto qui a été faite à partir d’une initiative complètement spontanée. On a contacté la personne qui administrait ce groupe pour reprendre le contrôle et y ajouter un maximum de personnes.

Et après, savoir qui on met dedans, c’est une très bonne question aussi. On a fait à nous cinq la liste des personnes qu’on connaissait quand on était encore dans la boîte. Avant de partir, on avait aussi les infos des personnes qui allaient sortir. Mais c’est une très bonne question parce que c’est pas simple tous les jours.

Une fois qu’on avait la liste et le canal de communication, on a dû se voir pour la première fois, on a organisé un premier verre, et on s’est dit qu’on allait communiquer notre plan, notre ambition, et ce qu’on voulait concrètement faire autour de ça. Donc, de manière très simple, on a demandé aux gens :

“Qu’est-ce que vous attendez de cette communauté ?”.

On a eu beaucoup de réponses et d’engagement, ça, c’était très chouette. Et on a essayé de mettre nos idées dans trois ou quatre piliers majeurs. Alors le premier, il n’est pas évident comme ça, mais très important, c’est ce qu’on appelle le “After Doctolib” : On a tous vécu un moment hyper fort en termes d’apprentissage, mais aussi humainement surtout pendant le COVID quand on a travaillé chez Doctolib. Parfois, quand on quitte cette entreprise, c’est difficile de se projeter dans un nouveau groupe, dans une nouvelle équipe, dans un nouveau produit. Ça, c’était une première réalité. Ce n’est pas facile de le retrouver ailleurs. Du coup, il y avait ce côté qu’on a appelé Doctoblues, qui était une réalité. C’est le premier point.

Ensuite, il y avait des points qui sont plus liés au monde de l’entrepreneuriat, au monde de l’investissement, du VC, savoir qui va créer des boîtes, qui a besoin de recruter, qui veut investir, qui veut en savoir plus sur les sujets d’investissement et d’equity même, liés à Doctolib, puisque tout le monde est actionnaire chez Doctolib.

Et un troisième point qui était beaucoup plus opérationnel, c’est autour de la Tech et du Product, et donc des personnes qui allaient retravailler dans des scale-ups, qui allaient devoir se poser des questions de recrutement, d’organisation, de best practices et de conseils un peu techniques.

C’était un peu les grands sujets qui étaient sortis du survey.

INÈS

Et concrètement, qu’est ce que vous avez fait depuis la mise en place de toute cette communauté ? Et vers où voulez-vous aller ? Qu’est-ce que vous envisagez pour la suite ?

RASSAM

Ça fait plus ou moins un an que l’initiative a été lancée. On a d’abord fait des premiers cocktails où on a regroupé tout le monde, donc c’était assez festif.

On a communiqué sur notre plan et notre vision et tous les mois et demi environ tous les deux ou trois mois, on essaie de maintenir ce verre où on se retrouve tous, surtout à Paris.

Ce n’est pas super inclusif parce qu’on ne peut pas s’adresser à l’international, on ne peut pas s’adresser à la province.

Et au niveau de la partie plus apprentissage réseau, sur slack, il y a des sous groupes qui se sont créés où on partage des opportunités de jobs, on se pose des questions sur la partie tech, etc. Donc ça, c’est un existant du quotidien.

Et on a aussi organisé un premier webinaire sur le sujet de comment recruter son premier CTO, parce qu’on a une communauté avec beaucoup de profils qui lancent leur boîte et qui veulent trouver leur CTO. Donc on a fait un webinaire où on a fait participer des anciens de Doctolib, l’ancien VP engineering qui est venu également, c’était très chouette. Ça, c’est ce qu’on a fait jusqu’ici.

Le problème, c’est que lorsqu’on lance autant de choses avec ce niveau d’ambition, on a plein d’idées mais on a tous des postes à responsabilités dans nos différents groupes. On a moins de ressources et moins de temps donc c’est une frustration qu’on a aujourd’hui et on est en train de travailler avec Doctolib pour voir comment eux, peuvent réinjecter de la ressource, du budget et du temps pour bien organiser, pour apporter aussi un peu de vision, notamment d’updater des éléments comme tous ceux qui sont partis depuis un an.

Nous, on n’a pas forcément l’info en temps réel, donc comment est-ce que tout ça peut être intégré dans un processus d’offboarding directement chez Doctolib. On va discuter avec eux prochainement pour mettre des processus en place.

INÈS

Merci beaucoup Rassam, pour ton temps. Super intéressant ! Et puis hâte de voir jusqu’où ira la communauté d’alumni de Doctolib.